Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/56

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quelquefois deux, dont l’une très-petite; fort rarement trois, une grosse et deux petites; il y a donc constamment cinq, quatre ou trois graines qui avortent. Dans quelques familles de végétaux, les cactées, les orobanches, le genre Lathræa et une espèce de gesse, le Lathyrus aphaca, les feuilles manquent complètement. Sur les Acacia de la Nouvelle-Hollande, ce sont les folioles des feuilles composées qui avortent; le pétiole reste seul, se dilate et prend le nom de phyllode. Les causes de ces avortements ne sont pas toujours évidentes. Quelquefois on constate des eftets de compression. Toute jeune branche de lilas est terminée par trois bourgeons, mais toujours les deux bourgeons latéraux se développent, celui du milieu resserré entre les deux autres ne s’accroît pas, et la branche se bifurque au lieu de se trifurquer. A part les avortements dus à la compression, au développement exagéré des organes voisins, ou à une nutrition insuffisante du végétal, la cause prochaine des autres nous échappe, et tient probablement à des circonstances héréditaires de végétation: ainsi les Acacia à phyllodes de l’Australie ont des feuilles composées dans leur jeunesse, et l'Acacia heterophylla en conserve toute sa vie un certain nombre, tandis que dans les autres espèces les folioles