Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/82

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penchants héréditaires se traduit, comme le dit Laplace, dans les mœurs des peuples et entretient la lutte des partis qui les divisent. Comment s’étonner, lorsqu’on est convaincu de la puissance de ces habitudes, que des hommes bien nés, bien doués, intelligents, honnêtes et sincères, ne puissent s’en dégager pour accepter un ordre de choses nouveau imposé par la nécessité et justifié par la raison? Ainsi, en France, depuis une longue série de générations, les habitudes et les idées monarchiques se sont incrustées pour ainsi dire dans le cerveau d’un grand nombre d’hommes au point d’être devenues une seconde nature, un instinct profond et irrésistible, que je ne craindrai pas de désigner sous le nom d'atavisme monarchique. L’étude critique, froide et impartiale des faits politiques et sociaux peut seule contre-balancer et modifier les obsessions de l’atavisme. Le chef actuel de l’État est un exemple à jamais mémorable de cette victoire du bon sens, de l’observation et de l’expérience sur un instinct acquis et héréditaire.

Dans les animaux invertébrés, Lamarck, comme on l’a vu, n’admet pas de mouvements volontaires, il ne conçoit que des mouvements provoqués par des impressions extérieures que les nerfs transmettent au sensorium général.