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L’organe central où elles viendraient toutes aboutir n’existe pas chez eux. L’organisation de ces animaux est comparable à celle d’un pays doté d’un réseau télégraphique, mais dépourvu d’une station centrale: les nouvelles circulent; il en résulte pour la nation une connaissance générale des événements qui se passent à l’étranger, mais, les fils ne convergeant pas tous vers un centre commun, ces impressions générales ne se manifestent que par des mouvements réflexes non coordonnés entre eux et nullement par des actes déterminés, résultat d’une volonté unique, résumant et traduisant les volontés collectives de la nation, en un mot par des actes émanés d’un gouvernement. Cet organe central qui recueille toutes les sensations et d’où partent les ordres de la volonté, c’est le cerveau, qui n’existe que chez les animaux vertébrés. La volonté est le résultat d’une détermination; cette détermination elle-même suppose un jugement, le jugement une comparaison des sensations reçues, c’est-à-dire une série d’idées, en d’autres termes l’intelligence. L’intelligence et la volonté, suivant Lamarck, sont donc intimement liées entre elles, et, comme Locke et Condillac, Lamarck professe[1] qu’il n’y

  1. Philosophie zoologique, t. II, p. 320.