Il attendit jusqu’au milieu du jour. À ce moment, un cornac passa avec son éléphant, le chasseur d’abeilles l’appela et lui dit : « Aide-moi à descendre d’ici et je te donnerai la moitié de ma cire ; je suis trop chargé et l’arbre est trop haut, c’est pourquoi je n’ose pas descendre. » Le cornac lui répondit : « Pends-toi par les mains à une branche, moi je me mettrai debout sur le dos de mon éléphant et je te prendrai à bras le corps. »
Le chasseur d’abeilles exécuta le mouvement qui lui était commandé, et le cornac se dressa sur l’éléphant, mais à peine avait-il saisi les jambes du chasseur que l’éléphant se déroba sous eux et le cornac resta suspendu aux jambes du chasseur d’abeilles.
Celui-ci dit au cornac : « Si tu ne me tires pas d’affaire, du moins lâche-moi, sans cela la branche va casser et nous périrons tous les deux. » Le cornac lui répondit : « Cramponne-toi bien ! ne faiblis pas ! c’est pour toi que je me suis mis dans ce péril. » Là-dessus ils se mirent tous les deux à se lamenter.
Heureusement quatre bonzes passèrent par là au retour d’une cérémonie. À leur vue, les deux patients furent remplis de joie et leur crièrent : « Seigneurs bonzes, venez à notre secours. Cette bonne œuvre vous sera aussi profitable que neuf existences pénitentes ou que la construction d’une tour à sept étages. Si vous nous sauvez, nous vous donnerons toute notre cire pour l’offrir au Bouddha. »
Les bonzes eurent pitié de ces misérables ; ils n’étaient pas fâchés non plus d’avoir de la cire, ils cherchèrent donc un moyen de les secourir. Celui d’entre eux qui était le chef dit aux autres : « Prenons l’étoffe dont nos livres sont enveloppés, attachons-nous au cou chacun un coin de cette étoffe et tenons-nous fermes comme quatre colonnes. Ces deux hommes se laisseront tomber sur l’étoffe qui amortira leur chute et peut-être