Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/115

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rapport du prix des pianos à leur loyer se réglant sur ce taux, Et on fabriquera des pianos en telle quantité — je puis prendre cet exemple, car la fabrication des pianos exige des avances — que le prix de vente qui s’établira par là assure aux fabricants, pour leurs avances, le même intérêt normal. Par suite, les capitaux qui sont employés à acheter des pianos ou à fabriquer des pianos ne pourront pas être des capitaux empruntés : touchant comme revenu de ses avances seulement l’intérêt normal, quel avantage le loueur, l’acheteur, le fabricant auraient-ils, s’il leur fallait d’autre part verser à un prêteur ce même intérêt ?

Que maintenant la concurrence des loueurs, des fabricants de pianos ne soit pas parfaite, que nos capitalistes n’aient pas de concurrents, et les choses iront autrement. Un individu qui loué des biens durables de jouissance, un producteur qui a engagé des capitaux dans une de ces industries où le produit est proportionnel aux avances, peuvent être en possession d’un monopole ; s’ils ont des concurrents, ils peuvent, pour une raison ou pour une autre, obtenir des produits meilleurs à dépense égale, ou être en état de livrer des produits semblables à meilleur marché, ils peuvent avoir une supériorité quelconque sur leurs concurrents, par rapport au marché tout entier ou par rapport à une partie des consommateurs. Alors nos gens tireront de leurs avances plus que l’intérêt normal ; alors ils pourront avoir avantage à employer des capitaux empruntés, pour donner aux prêteurs l’intérêt normal et garder par devers eux le surplus. Lorsqu’on n’est pas dans le cas de la concurrence parfaite, les capitaux pseudo-productifs, les capitaux qu’on emploie à acquérir des biens durables de jouissance pour les louer rapportent,