Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/116

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outre l’intérêt, un revenu d’une autre sorte[1].

Ce revenu qui se surajoute à l’intérêt, quel est-il au juste ? Ce peut être une rente foncière. Loueur de pianos, je possède un emplacement qui me permet, par la facilité particulière avec laquelle ceux qui cherchent des pianos peuvent y venir, de louer mes pianos un peu plus cher que mes concurrents : ce qui me revient en plus de l’intérêt normal et qui est dû à cet emplacement où je suis, n’est-ce pas une rente foncière ? De même si, dans une entreprise nécessitant l’emploi de capitaux pseudo-productifs, j’obtiens plus que mes concurrents à cause de la situation ou de la fertilité plus grande d’une terre que j’exploite. Le revenu que je perçois en plus de l’intérêt de mes capitaux peut être encore une rente point foncière : ce sera par exemple la rente d’une idée générale, si je suis en possession d’un monopole ou si j’ai une supériorité quelconque sur mes concurrents par suite de quelque procédé de fabrication qui m’appartiendrait. Enfin ce revenu peut-être la rémunération de mon talent, c’est-à-dire d’un travail qualifié : car ma supériorité ne tient peut-être pas à autre chose qu’à l’habileté dont je fais preuve dans l’organisation et dans la direction de mon entreprise.

52. Venons au cas de la productivité proprement dite du capital : nous y ferons les mêmes constatations. Dans une industrie que l’on peut exercer sans capitaux, l’emploi du capital assure un revenu plus grand ; dans une industrie où avec 1.000 francs de capital on a annuellement un revenu de m, on a avec 2.000 francs d’avances un revenu de 3 m. Dans la première de ces industries, on fera l’avance du capital

  1. Rien de pareil quand on achète des biens durables pour en jouir soi-même, puisque le rapport du loyer de ces biens à leur prix n’est jamais autre chose que le taux courant de l’intérêt.