Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/118

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rapportent, et que l’autre revenu vient s’ajouter à cet intérêt, que dans le second cas au contraire ce que le capital rapporte, c’est la somme de l’intérêt et de l’autre revenu, laquelle somme peut, par une diminution de ce second revenu, se réduire à la limite au seul intérêt. En réalité, toute distinction essentielle que l’on voudrait poser ici serait arbitraire ; ce qui est donné d’abord, c’est toujours le tout du rendement du capital. Est-il même fréquent que dans notre premier cas le capital ne rapporte que l’intérêt ? non pas car la concurrence parfaite n’existe guère qu’en théorie ; ce qu’on voit dans la société, ce sont toujours des concurrents inégalement avantagés, dont chacun : a sur les autres quelque supériorité. Tout ce qu’il convient d’admettre, c’est que dans notre premier cas les variations du revenu qui s’ajoute à l’intérêt seront, à prendre les choses en gros, beaucoup moins étendues que dans le deuxième cas.

53. En définitive, dans les différents cas dont j’ai parlé, c’est pour avoir soit l’intérêt normal, qui représente ici un minimum et comme une limite, soit ce même intérêt normal accru d’un revenu supplémentaire, que le capitaliste avance ses capitaux. Et lorsqu’un entrepreneur emprunte des capitaux, s’engageant à payer pour ces capitaux l’intérêt normal, c’est afin de s’approprier le revenu supplémentaire qu’il obtiendra, en sus de l’intérêt, par l’emploi des dits capitaux.

Ceci permet de préciser les conditions qui sont nécessaires pour que puisse se conclure l’emprunt. L’individu qui emprunte, et qui n’emprunte pas pour subvenir à sa consommation, cet individu doit avoir la possibilité d’obtenir, en employant ces capitaux qu’il se fait céder, plus que l’intérêt normal : il doit être en possession soit d’un fonds — terre, idée générale ou particulière — soit d’une habileté, d’un