Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/120

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de telles dépenses ne sont plus regardées comme des dépenses de production, elles viennent immédiatement en déduction du plaisir que l’on trouve à consommer, elles diminuent ce plaisir, elles ne s’opposent pas à lui. Mais pour irréelle qu’elle est, je n’en ai pas moins le droit de faire mon hypothèse ; il est des terres d’ailleurs qui peuvent produire sans être cultivées, ne demandant d’autre travail que celui de la cueillette, lequel prend un temps très court, pratiquement nul. Notre terre donne donc un produit : si le produit est supérieur aux frais qui sont nécessaires pour le percevoir, le propriétaire de la terre bénéficiera d’une rente, que j’appellerai primaire. Cette rente au reste peut se composer de deux parties, une rente absolue et une rente différentielle. Il y aura une rente absolue si les terres pouvant produire cette denrée qu’on tire de la nôtre sont rares, et que la moins fertile de ces terres rapporte elle-même une rente ; il y aura une rente différentielle dans presque tous les cas, qui s’ajoutera à la rente absolue si celle-ci existe, ou qui, autrement, se présentera seule. Que l’on vienne maintenant à appliquer à notre terre du capital. Alors à la rente primaire s’adjoindra l’intérêt du capital. Et le plus souvent cet intérêt n’apparaîtra pas sans une rente secondaire née comme lui de l’emploi du capital. L’intérêt ressemble ici quelque peu à une rente absolue ; ce n’est point une rente cependant, comme nous savons, car de son existence dépend l’avance ou la non-avance des capitaux. Quant à la rente secondaire venant en plus de l’intérêt, ce sera une rente différentielle, qui variera avec les fonds, qui variera aussi avec les capitaux successivement appliqués à la terre[1].

  1. Pour déterminer la quantité de capital qui doit être appliquée à une terre, on ne considère pas ce qui reviendra de l’application soit