Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/209

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a montré que, tandis que les deux premières de ces causes additionnent leurs effets, la troisième — la productivité du capital — ne saurait additionner ses effets avec ceux de ces deux premières causes[1].

En réalité, Böhm-Bawerk ne se contredit pas. Lorsqu’il proclamait impossible la combinaison des trois causes, ce qu’il voulait affirmer, c’était que le rapport, dans une année donnée, des produits de dépenses effectuées antérieurement à des dates différentes ne pouvait pas être modifié par la considération de la dépréciation systématique du futur, ni par celle des variations des ressources ou des besoins ; comparez, dans l’année 1888, ce qui vous reviendra de produit en 1892, selon que vous ferez une dépense productive de 100 francs tout de suite, ou seulement en 1890 : le rapport des produits à obtenir restera le même, et cela se conçoit, que vous teniez compte ou non de la dépréciation systématique du futur, et des variations des ressources et des besoins. Mais ceci n’empêchera pas qu’il y ait lieu de tenir compte de ces deux facteurs ; l’influence de ces facteurs, sans modifier en rien le rapport dans une année donnée des produits de dépenses effectuées à des moments différents, cette influence pourra modifier cependant ces produits, établir le produit maximum d’une dépense effectuée dans un moment donné non pas à l’infini, mais à une date assez rapprochée, donner aux dépenses productives des produits maxima différents, pour qui se place dans un certain moment, selon le moment où ces dépenses seront effectuées.

Ainsi, par exemple, considérant la seule productivité du capital, on aurait le tableau suivant[2] :

  1. Pp. 289-291 : je n’insiste pas autrement sur ce point, pour ne pas surcharger la discussion.
  2. P. 276.