Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus forts des avances de 1888, 1889. etc ? Certes non. Les hommes accordent parfois une préférence assez marquée aux biens immédiatement disponibles sur les biens disponibles après trois ans ; il leur sera à peu près égal en soi — toutes autres influences que celle de la dépréciation du futur écartées — d’attendre un bien trois ou quatre ans.

Moindre encore que l’influence de la dépréciation du futur sera celle de la variation des ressources et des besoins. Dans ses tableaux, Böhm-Bawerk pose qu’en raison de cette variation un bien qui vaut dans le présent 5 vaudra après un an, 2 ans, 3 ans, 4 ans, etc., seulement 4, 3, 3, 2, 5, 2, 2, etc. Cette échelle paraît beaucoup trop rapide. C’est déjà une question, comme je l’ai dit plus haut, de savoir si la variation des ressources et des besoins fait demander des capitaux, tend à empêcher les opérations capitalistiques dans la même mesure où elle permet de constituer des capitaux qui n’auront pas besoin d’intérêts. Admettons toutefois qu’il faille ici établir une échelle descendante. La pente ne manquera pas d’en être extrêmement douce. Pour s’en convaincre, on n’a qu’à considérer ceux qui sont en état de devenir des capitalistes en s’attachant à la partie de leur avoir qu’ils peuvent songer à employer capitalistiquement. Mettons que mes ressources doivent être de 10.000 francs par an jusqu’en 1908, et qu’elles doivent s’élever tout d’un coup à 15.000 francs en 1909 : une plus-value de 500 francs que je m’assurerais par un placement à 4 ans que j’ai en vue me sera plus utile sans doute en 1908 qu’en 1909, et j’aurais avantage — toutes choses égales d’ailleurs — à opérer le placement dès cette année 1904, au lieu d’attendre à l’an prochain. L’avantage cependant ne sera pas si grand.