Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/215

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Ajoutons l’une à l’autre les deux influences de la dépréciation du futur et de la variation des ressources et des besoins, nous ne verrons pas les opérations capitalistiques immédiatement engagées devenir beaucoup plus utiles, ou paraître beaucoup plus utiles que les opérations capitalistiques retardées.

100. Mais il y a mieux. Puisque ce ne sont que ces deux facteurs, la dépréciation du futur, la variation des ressources et des besoins, d’où il résulte qu’il vaut mieux entreprendre les opérations capitalistiques plus tôt que plus tard, est-on en droit de dire, avec Böhm-Bawerk, que la productivité du capital donne naissance à un agio en faveur des biens présents ? J’entends bien qu’il s’agit ici d’entreprises de production, que c’est le produit de ces entreprises qui est plus grand et plus estimé quand on s’y engage plus tôt ; mais encore une fois ce n’est point du tout parce que le capital est productif que le fait a lieu. Et dès lors il est incorrect au plus haut point de voir — pour ces raisons — dans la productivité du capital une troisième cause qui s’ajouterait aux deux autres, qui comme celles-ci ferait préférer les biens présents aux biens futurs.


101. Dans la discussion qu’on vient de lire, je me suis servi perpétuellement — pour ce qui est de la productivité technique du capital, de la manière dont les capitaux donnent leur produit — du schème dont se sert Böhm-Bawerk lui-même. J’ai supposé que lorsqu’une opération capitalistique était engagée, l’avance capitalistique était faite d’un coup, et qu’après un certain temps le produit de l’opération était, de même, perçu d’un coup. C’est ainsi que je suis arrivé à cette conclusion que, abstraction faite de l’influence de la dépréciation du futur et de celle de la variation des