Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

francs que de les économiser. Il est vrai que je pourrais attendre un an pour mettre ma terre en valeur. Mais il vaut mieux pour moi emprunter : par là je me procure un revenu de 100 francs que je perdrais en attendant ; cela, avec une dépense supplémentaire de seulement 50 francs ; c’est 50 francs de bénéfice.

Soit en deuxième lieu une opération capitalistique telle que le produit en doive être perçu tout entier dans un espace de temps limité, et que ce revenu représente, comme tantôt, plus que le taux courant de l’intérêt. Si le capitaliste qui songe à cette opération est assuré, l’opération liquidée, d’en trouver une autre qui lui, donne aussi plus que le taux courant de l’intérêt, et ainsi de suite indéfiniment, alors ce cas reviendra au même que le cas précédent : ce sera exactement comme si notre capitaliste avait devant lui une opération plus lucrative que les opérations capitalistiques marginales, et d’une durée indéfinie ; ce capitaliste donc aura avantage à consentir un sacrifice, à emprunter à intérêts, pour commencer plus tôt ses opérations.

Voilà donc deux cas, à la vérité non prévus par Böhm-Bawerk, qui semblent au premier abord justifier les vues de cet auteur sur le rôle de la productivité du capital dans la formation de l’intérêt. Bien entendu, ces cas ne représentent qu’une partie des opérations capitalistiques. Les opérations capitalistiques qui donnent un revenu indéfini ne donnent pas toutes un revenu supérieur à l’intérêt courant ; il est des terres où une dépense de 1.000 francs ne rapportera que 50 francs par an : on n’aura aucun profit à emprunter à 5 % pour les mettre en valeur. Ceux-là d’autre part à qui s’offre une opération capitalistique d’une durée limitée et devant donner plus que l’intérêt courant ne peuvent pas tous prétendre faire sui-