Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/242

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taux productifs et des biens durables n’est pas plus tiré des ouvriers qu’il n’est tiré des fournisseurs de matières premières, des consommateurs, des vendeurs des biens durables, des locataires de ces mêmes biens ; j’entends : cet intérêt ne se forme pas en rai- son des circonstances où est placée telle ou telle de ces catégories prise séparément. Cet intérêt se forme parce que, des productions capitalistiques pouvant être entreprises, des biens durables pouvant être créés qui donnent plus de produit, qui représentent plus d’utilité que les productions non capitalistiques, que les biens non durables de même coût, tout le monde ne peut pas entreprendre de telles productions, fabriquer ou faire fabriquer de tels biens. Les ouvriers, les fournisseurs de matières premières, les locataires de biens durables, etc, ne donnent pas à proprement parler au capitaliste des intérêts ; ils ne cèdent pas des biens futurs contre des biens présents de valeur moindre ; ils cèdent des biens présents contre des biens présents, ils se font payer leur travail, leurs matières, qui pourraient servir à satisfaire des besoins présents, ils paient un usage qui est, pour ainsi parler, un bien présent. Mais ces ouvriers, ces locataires, etc., permettent au capitaliste de tirer des intérêts de ses capitaux en tant qu’ils n’entrent pas en concurrence avec lui comme capitalistes ; en cela d’ailleurs ils se conduisent tout comme d’autres qui ne sont ni des ouvriers, ni des locataires, etc., avec qui par conséquent le capitaliste n’entre pas en relations directes.

J’ajouterai encore que lorsqu’on parle, ainsi qu’il arrive souvent, de la dépendance où les ouvriers seraient par rapport aux capitalistes, on tombe dans une confusion assez grave[1]. Ce qui fait que l’ou-

  1. Je relève cette confusion, par exemple, dans le passage de Lexis