Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/250

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correspond que pour une partie à des sacrifices réels de ces capitalistes, qui dépasse considérablement ce qui serait nécessaire pour les déterminer à capitaliser comme ils font, qu’il y a une exploitation par les capitalistes de l’ensemble de la société. Mais la constatation qu’on aura faite, l’appréciation qu’on aura formulée ne constitueront nullement une explication de l’intérêt.

117. 6° Il reste un dernier sens dans lequel on peut parler d’une exploitation capitaliste, sens très général, et qui est impliqué dans tous les sens qui viennent d’être passés en revue. Quand on dit d’un individu qu’il en exploite un autre, ce que l’on veut dire toujours — sur quelque considération particulière que l’on se fonde pour cela —, c’est que les rapports économiques qui s’établissent entre les deux individus sont trop favorables au premier, qu’on voudrait qu’ils le fussent moins, et en outre qu’on conçoit que par suite de tel ou de tel changement ces rapports pourraient devenir autres. Le capital doit les intérêts qu’il perçoit à une exploitation ; quand on parle ainsi, cela signifie toujours qu’on trouve trop élevée la part qui revient au capital des biens que la société produit, et aussi qu’on estime que le prélèvement opéré par les capitalistes pourrait être restreint ou supprimé par quelque modification de l’ordre économique ou social. Ce double jugement, on peut s’y arrêter sans entrer dans aucune considération plus particulière relativement à la situation ou des capitalistes, ou des non-capitalistes. Mais ce faisant, on expliquera l’intérêt moins encore, si possible, qu’en parlant de l’exploitation capitaliste dans un sens plus défini.