Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

porté à croire tout d’abord, la correspondance des deux grandeurs est réelle. Il a manqué seulement à Böhm-Bawerk d’en préciser avec soin le mode et la vraie nature.




132. Ayant examiné les objections non essentielles qui peuvent être adressées à la théorie de Böhm-Bawerk, les points sur lesquels cette théorie demande à être complétée ou rectifiée sans que cependant par là le fond de la théorie cesse de paraître acceptable, il me reste maintenant à critiquer ce qui est l’essence même de la théorie de Böhm-Bawerk, à savoir le rôle que Böhm-Bawerk assigne, dans la détermination du taux de l’intérêt, à la durée du processus productif.

On se rappelle de quelle manière Böhm-Bawerk fait intervenir cette notion. Pour lui, les forces productives donnent des produits d’autant plus grands que les processus où elles sont engagées sont d’une durée plus longue, sans que toutefois le produit de l’unité productive soit proportionnel à la durée du processus : l’échelle des rendements qu’on obtient avec des processus de plus en plus long est une échelle ascendante, mais dont l’ascension va toujours en se ralentissant. Or l’échelle des rendements correspondant aux divers processus règle le taux de l’intérêt. Selon que les salaires monteront ou baisseront, les capitalistes adopteront des processus plus longs, ou plus courts ; et ainsi ce salaire s’établira duquel il résultera — les capitalistes adoptant le processus Je plus avantageux par rapport à ce salaire — que tous les travailleurs soient occupés, et en même temps tous les capitaux disponibles.