Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/296

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1° La hausse des salaires contraindra les capitalistes, conservant les mèmes entreprises productives qu’ils avaient antérieurement, de réduire ces entre «  prises, et de se contenter — car ceci résultera nécessairement de cela — d’un intérêt moindre. J’ai avancé par exemple 100.000 francs pour monter une entreprise. Supposons, pour simplifier l’exemple, que je n’emploie pas de « capital fixe », et que les matières premières que j’emploie ne coûtent que de la main-d’œuvre ; que le taux du salaire vienne à subir une hausse de 20 %, je devrai, si je n’ai pas la possibilité d’accroître le produit de l’unité productive par une transformation de mon entreprise, par un allongement de mon processus, je devrai, dis-je, réduire ma production de .

2° Il arrivera cependant que cette réduction ne soit pas possible. Une réduction de sur la production, diminuant le produit brut, laissera-t-elle subsister un produit net, un revenu qui rémunère le capital ? Soit un capital de 100.000 francs : 20.000 francs ont servi à constituer un outillage qui doit durer 10 ans ; les 80.000 francs qui restent représentent le fonds de roulement, ils achètent les matières premières — lesquelles, je suppose, ne coûtent que de la main-d’œuvre à ceux qui les produisent — et paient la main-d’œuvre. Mettons tout d’abord les salaires à 1.000 francs par an : le produit brut sera x. Que le salaire annuel vienne à monter à 1.200 francs : la production étant, par suite de cette hausse, réduite de , le produit brut ne sera plus que de , ou . Or il faut, pour que la production soit encore rémunératrice, que le produit brut annuel égale encore la somme