Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/298

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gée[1]. Mais à coup sûr beaucoup des capitaux rendus disponibles par l’abandon des entreprises peu lucratives se reporteront sur ces branches de la production, sur ces entreprises où des réductions ont dû avoir lieu, se contentant désormais d’un intérêt plus faible.

3° La réduction ou l’abandon des productions capitalistiques suivront la hausse des salaires quand il n’y aura pas moyen pour le capitaliste d’obtenir plus de produit, à capital égal, par un allongement de la production, ou quand l’allongement de la production, augmentant le produit, cependant ne sera pas rentable, quand cet allongement n’augmentera pas le rendement net. L’allongement de la production augmente-t-il le rendement net ? Ce n’est pas nécessairement à lui que le capitaliste recourra. Peut-être le capitaliste aura-t-il plus d’avantage à modifier sa production en telle sorte qu’il dépense moins en paiement de main-d’œuvre, et qu’il consacre une partie plus grande de ses capitaux à acheter des matières premières.

Pour bien comprendre la possibilité d’un tel fait, il faut s’élever à la considération de l’ensemble de l’économie, et opposer la classe tout entière de ceux qui détiennent les moyens de production à la classe des non-possédants. Lorsqu’elle entreprend des productions capitalistiques, la classe possédante renonce d’une part à consommer immédiatement de certains biens, et d’autre part elle cède aux non-possédants, aux ouvriers qu’elle salarie, des biens qu’elle pourrait également consommer tout de suite, au plutôt dont elle pourrait consommer l’équivalent. Or les productions capitalistiques peuvent être organisées en

  1. Je prends ici pour accordé que la baisse de l’intérêt réduit la quantité des capitaux employés ; au chapitre suivant, § 152, on verra comment il n’est pas inconcevable que le contraire se produise.