Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/301

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le capitaliste le moins favorisé sous ce rapport obtient par tête d’ouvrier, défalcation faite de ce qui est nécessaire pour l’amortissement du « capital fixe » et pour le remboursement des sommes consacrées à l’achat des matières premières, défalcation faite, en outre, de l’intérêt courant ;

3° les productions capitalistiques s’organisent nécessairement en telle façon, que toute la main-d’œuvre disponible soit employée ;

4° la durée moyenne de la production sera telle, en définitive, que les capitaux disponibles assurent l’entretien des ouvriers, à raison du taux de salaire existant, pendant cette même durée.

Böhm-Bawerk a négligé presque complètement les propositions 1 et 2, celles dont l’étude, à mon avis, est la plus féconde pour la résolution du problème qui nous occupe. Il s’est attaché en revanche à la proposition 4, et c’est en approfondissant la notion de la durée moyenne de la production qu’il a prétendu résoudre notre problème. Et certes on doit lui être très reconnaissant d’avoir formulé cette proposition, qui est vraie, si on l’entend bien, de laquelle il y a des conséquences à coup sûr intéressantes à tirer, et qu’on n’avait pas considérée avant lui, ou même qu’on avait implicitement contredite ; on doit lui être reconnaissant d’avoir fait une place dans l’économique à la notion de la durée de la production. Mais il a donné à cette notion une importance excessive. Pour si séduisante qu’elle soit par sa simplicité et sa rigueur, la théorie de Böhm-Bawerk est loin d’expliquer d’une manière satisfaisante la détermination du taux de l’intérêt.