Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE X

COMMENT SE DÉTERMINE LE TAUX DE L’INTÉRÊT


142. Pour bien comprendre comment se détermine le taux de l’intérêt, il est nécessaire tout d’abord de se rappeler ou de voir certains principes fondamentaux.

Le premier de ces principes est qu’il ne peut y avoir, dans un moment donné et pour une même durée de l’attente capitalistique, qu’un taux de l’intérêt. L’intérêt est ce revenu qu’obtiennent les capitaux qui sont prêtés, c’est, pour ce qui est des capitaux employés par les capitalistes sur leurs propres fonds, cette portion du rendement de ces capitaux qui égale le revenu des capitaux prêtés Ce revenu, cette portion du rendement des capitaux seront partout les mêmes du moment qu’entre les capitaux il existe une parfaite concurrence : et l’économie politique abstraite, ne voyant pas de raison essentielle qui détruise ou qui limite la fongibilité des capitaux, suppose entre ceux-ci cette parfaite concurrence[1].

  1. La concurrence n’existe qu’entre les capitaux disponibles, Il est cependant des capitaux anciens qui dans le moment présent continuent à donner des rendements : notre principe s’applique à ces capitaux anciens, pour autant qu’on a la possibilité de les reconstituer. Un capitaliste a dépensé 100.000 fr. dans une entreprise ; l’outillage qu’il à acquis, les matières premières qu’il a achetées vaudraient aujourd’hui, s’il les vendait, 20.000 fr. seulement ; il faut que son entreprise donne à notre capitaliste, le taux de l’intérêt étant de 5 %, 1.000 fr. par an ; sans quoi il aura avantage à tout vendre, et à placer ailleurs les 20.000 fr. qu’il réaliserait.