Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/303

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Le deuxième principe est que l’intérêt se proportionne au temps pendant lequel les capitaux sont avancés. Ce deuxième principe n’est pas moins évident que le précédent ; comme lui il découle de la concurrence des capitaux supposée parfaite. Supposons, pour raisonner sur un exemple particulier, que, empruntant en 1904 1.000 francs jusqu’en 1905, je m’engage à verser à l’échéance 1.050 francs ; en 1905, j’aurai — le taux de l’intérêt étant resté le même, soit 5 % pour les prêts à un an — les 1.050 nécessaires pour rembourser ma dette moyennant la promesse de payer 1.102 francs 50 en 1906. Si le taux des prêts à 2 ans est 10 %, je n’ai qu’à prêter pour 2 ans, en 1904, les mêmes 1.000 francs que j’ai empruntés à un an ; il me reviendra en 1906 1.200 francs ; et au total ces opérations combinées, cet arbitrage me laissera un bénéfice de , ou de 87 francs 50. Mais de tels arbitrages seraient recherchés par tout le monde : tout le monde demanderait à emprunter pour un an, tout le monde offrirait de prêter pour 2 ans. Et ainsi il faut que s’établisse la proportionnalité de l’intérêt à la durée des avances[1].

143. Ces deux principes posés, qui ne font en somme que développer la définition de l’intérêt, on

  1. Cf Böhm-Bawerk, II, pp. 297-298. On sait cependant que la dépréciation du futur, que la variation des besoins ou des ressources agissent en telle sorte qu’elles tendent à créer un revenu du capital non proportionnel au temps ; que ce que j’ai appelé le sacrifice capitalistique tend à empêcher la capitalisation en telle sorte que le capitaliste se trouve être indifférent à la durée de l’attente du surplus qu’il exige, Comment donc la proportionnalité s’établit-elle ? car on ne voit pas dans l’expérience que des arbitrages aient lieu d’être pratiqués.
    Considérons d’abord l’influence de ce facteur que représente le sacrifice capitalistique : par rapport à ce facteur, il est indifférent que 4.000 fr. que j’économise aujourd’hui me rapportent un surplus de