Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/319

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pelle ce qui a été dit plus haut, à savoir que les capitaux que leurs possesseurs peuvent prêter sans intérêts sont tous prêtés, que les capitaux, au contraire, pour lesquels il y aurait des emprunteurs disposés à payer des intérêts sont en partie seulement réellement demandés, et qu’en partie ils sont réellement offerts. Ainsi, comme il arrivait déjà pour la variation des besoins, la variation des revenus fait dans la réalité prêter plus de capitaux qu’elle n’en fait emprunter. Les effets réels des deux facteurs s’ajoutent, si leurs effets envisagés dans leur totalité se contrariaient. Et toutefois, même additionnés, je ne pense pas que ces effets représentent rien de très notable.


150. Comme la variation des besoins, comme la variation des ressources, la dépréciation systématique des biens futurs a ce double effet : d’une part, de faire que l’on ne prête ou que l’on n’avance des capitaux qu’à la condition d’en retirer des intérêts, et d’autre part, de faire que l’on consente à emprunter à intérêts. Seulement, tandis que de la variation des besoins et de la variation des ressources il résultait en outre que certains formaient des capitaux qu’ils pouvaient prêter ou avancer sans intérêts, avec la dépréciation systématique du futur il ne se présente rien de tel. Et ainsi cette dépréciation du futur agira uniquement dans le sens de la production de l’intérêt, en poussant les gens à exiger des intérêts de leurs capitaux, en les poussant aussi à emprunter — ils avanceront ou ils emprunteront selon le taux d’intérêt qui s’établira — ; elle n’exercera aucune influence contraire à cette action.

Cette action est-elle très marquée ? là-dessus il est impossible de formuler des assertions générales.

Considérons un individu dans un moment donné de