Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/333

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créent ces biens durables seront modifiées ; tantôt de nouveaux emplois productifs seront découverts, de nouveaux biens durables pourront être créés.


Les changements dans les conditions où les capitaux peuvent être employés productivement, où les biens durables peuvent être créés, sont eux-mêmes de deux sortes : ils peuvent se rapporter à l’appréciation que l’on fait des marchandises produites capitalistiquement, des biens durables ; ils peuvent aussi se rapporter aux frais de la production de ces marchandises, de la création de ces biens durables.

Imaginons que l’on vienne à apprécier davantage un bien qui demande des capitaux pour être produit : selon que cet accroissement de son utilité pourra avoir pour effet d’augmenter la quantité que l’on produit de ce bien, ou que, la production du bien étant nécessairement limitée, l’accroissement de l’utilité ne devra pas avoir d’autre conséquence qu’une élévation du prix, on verra ou bien ces emplois possibles de capitaux se multiplier qui donnent un certain revenu, ou bien au contraire la quantité du capital pouvant obtenir un certain intérêt diminuer, cependant qu’augmentera d’autant celle du capital donnant un certain intérêt supérieur au premier. Que si l’appréciation d’un bien, au lieu de monter, vient au contraire à baisser, des conséquences opposées aux précédentes auront lieu.

Du moins les choses se passeront-elles ainsi si le changement qui survient dans l’appréciation d’un bien ne modifie en rien l’appréciation que l’on fait des autres biens[1]. Mais très souvent un bien plus

  1. Que l’on comprenne bien ceci : l’appréciation d’un bien est chose relative ; qui dit appréciation, dit mesure, et qui dit mesure, dit établissement d’un rapport. La distinction que je veux faire est donc la