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APPENDICE I

LES CONFLITS DES INTÉRÊTS PARTICULIERS ET DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL DANS L’ORDRE DE LA CAPITALISATION


1. Dans mon livre sur L’utilité sociale de la propriété individuelle, traitant de ces conflits que suscite nécessairement, entre les intérêts particuliers et l’intérêt général, l’institution de la propriété individuelle, j’ai dû parler de la capitalisation. Un chapitre entier de ce livre[1] est consacré à ces conflits des intérêts particuliers et de l’intérêt général qui se produisent dans l’ordre de la capitalisation. Depuis la publication du livre en question, l’étude plus approfondie que j’ai fuite des phénomènes capitalistiques m’a amené à modifier mes idées sur plusieurs points, à reconnaître fausses ou incomplètes certaines des assertions que j’avais avancées. Cet appendice est destiné à remplacer ou plutôt à corriger l’exposition très imparfaite que l’on peut trouver dans L’utilité sociale de la propriété individuelle.


L’erreur principale par où mon essai de naguère est vicié consiste essentiellement à considérer les opérations capitalistiques d’un point de vue exclusivement objectif.

Cette façon d’envisager la capitalisation fait tout d’abord que je ne regarde comme des opérations socialement capitalistiques que les opérations dans lesquelles le renoncement que toute opération capitalistique implique a cet effet de donner naissance à un produit. Les prêts pour la production, les avances productives sont tenues pour des opérations socialement capitalistiques, point les prêts pour la consommation.

Mais ceci à vrai dire ou qu’une importance minime ; il s’agit de décider de l’utilité ou de la nuisance sociale d’un phénomène économique, et il est à peu près indifférent que ce phénomène reçoive telle ou telle étiquette, Ce qui est beaucoup plus grave, c’est d’apprécier, comme j’ai fait, l’utilité sociale des « opérations socialement capitalistiques » par la simple comparaison de la valeur d’échange des produits auxquels on a renoncé et de la valeur d’échange des produits finalement obtenus ; c’est de ne tenir aucun compte des conditions d’ordre subjectif dans lesquel-

  1. Le chap. IV de la section I de la première partie.