Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/35

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demandant du temps pour se développer, mais qui donne d’autre part des produits, une satisfaction plus abondante ; ce seront : les améliorations productives de la terre, si du moins elles peuvent être considérées indépendamment de celle-ci ; les « constructions productives », telles que fabriques, magasins, routes, chemins de fer — il faut écarter les maisons d’habitation, les écoles, bref toutes les constructions qui sont utiles par elles-mêmes, ou dont l’utilité n’est pas d’ordre économique — ; les instruments et machines ; les bêtes employées dans la production ; les matières premières ; les biens de consommation encore en magasin chez les producteurs ou les commerçants ; l’argent[1].

15. Je me suis expliqué déjà sur l’idée de nos auteurs d’aller chercher les capitaux uniquement parmi les biens « productifs ». Quant à cette limitation accessoire par laquelle entre tous les biens productifs on entend ne compter comme capitaux que les biens produits par l’homme, elle ne me paraît pas plus heureuse que la première. Elle semble être inspirée par le désir d’écarter du nombre des capitaux ces biens qui sont éternels, qui ne sauraient, en conséquence, être détruits jamais par notre consommation. Pourquoi se refuse-t-on à considérer les terres comme des capitaux ? c’est parce qu’on ne saurait — en règle générale — détruire une terre, lui enlever sa fécondité[2].

Mais s’il est vrai que les biens éternels sont tous des biens que l’homme n’a pas produits, il n’est pas vrai

  1. II, pp. 38-39, 21, 69. J’ajoute, pour ce qui est de Böhm-Bawerk, qu’il a un vif souci de faire du capital quelque chose de concret (voir pp. 61-63), mieux que cela, de matériel.
  2. Il y a aussi quelquefois, chez ceux qui veulent que le capital ait été produit par l’homme, une préoccupation plus ou moins consciente de faciliter l’apologie de l’intérêt.