Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

16. J’en ai assez dit sur la question de la définition du capital. Il s’agit maintenant de définir l’intérêt.

Revenons, pour définir l’intérêt, à l’opération capitalistique. Faire une opération capitalistique, comme on a vu, c’est s’imposer un renoncement ou une peine immédiate afin d’obtenir par la suite une augmentation de richesse qui compense et au-delà ce renoncement ou cette peine. Le renoncement ou la peine, c’est le capital. L’augmentation de richesse qui en résulte, on l’appellera le produit brut, et on appellera produit net ou rendement l’excès de cette augmentation de richesse sur le renoncement ou la peine, le surplus acquis grâce à l’opération capitalistique.

Si nous supposons un individu isolé, l’estimation que cet individu fera du rendement de ses opérations capitalistiques sera toute subjective. C’est d’une part l’utilité des biens qu’il renonce à consommer, l’utilité négative du travail qu’il s’impose, et d’autre part l’utilité des biens supplémentaires à acquérir, que notre individu mettra en balance.

Dans la société, on aura à estimer le rendement non seulement en utilité, mais encore en valeur. Pratiquement même, c’est à la valeur seule qu’on s’attache[1] : le rendement d’une opération capitalistique, pour le capitaliste, ce sera l’excès de la valeur du produit obtenu sur la valeur du sacrifice tout d’abord consenti.

Ainsi à la notion de capital correspond, comme terme corrélatif, la notion de rendement. Et c’est la notion de rendement qui va nous conduire à celle d’intérêt. L’intérêt est une forme particulière ou une portion du rendement.

Considérons les rendements des capitaux qui sont

  1. Voir plus haut, § 4.