Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/56

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haut, jamais des capitalisations ne pourront être faites que moyennant que les capitaux obtiennent des intérêts. La démonstration sera aisée.

Prenons tout d’abord les cas inverses des cas que nous avons vus. Considérons un individu dont les besoins vont diminuer, ou dont les ressources vont s’accroître. Cet individu n’aura garde d’économiser, il n’aura garde de capitaliser, à moins que, capitalisant, il ne s’assure par là une certaine plus-value.

Je suppose que, mes ressources étant les mêmes cette année qu’elles seront l’an prochain, mes besoins d’autre part doivent diminuer. Dépensant dans le courant de chaque année les ressources de l’année, soit 10.000 francs, je m’assurerais cette année-ci avec mes derniers 100 francs la satisfaction d’un besoin que j’estime à M, et je m’assurerais l’année prochaine avec mes derniers 100 francs la satisfaction d’un besoin moindre, que j’estime à X. Veut-on que je capitalise, que j’avance pour un an 1.000 francs ? Je diminuerais ma consommation de cette année d’une somme et je me mettrais à même d’augmenter la consommation de l’année prochaine d’une somme Opération déplorable, car les dix termes de la première somme étant rangés dans un ordre de grandeur croissante, et les dix termes de la seconde dans un ordre de grandeur décroissante, comme d’autre part M est plus grand que N, et a fortiori que , la première somme est nécessairement plus grande que la seconde. Par conséquent, si je suis sollicité de placer 1.000 francs, je ne m’y résoudrai qu’à la condition d’obtenir une plus-value telle que, ajoutée à la somme , elle donne — en utilité — un total au moins égal à la somme [1].

  1. J’ai dit plus haut, p. 41, note 2, que l’on n’était pas en droit