Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/57

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On fera un raisonnement analogue pour le cas d’une augmentation des ressources. J’ai 12.000 francs à dépenser cette année, j’en aurai 20.000 à dépenser l’année prochaine, et je suis sollicité d’avancer 5.000 francs pour un an. Qu’est-ce à dire ? l’opération aura cet effet de réduire ma consommation de cette année-ci de 5.000 francs, d’accroître ma consommation de l’année prochaine de la même somme. Mais 5.000 fr. ne donnent pas la même quantité de bien-être quand ils s’ajoutent à 7.000 francs et quand ils s’ajoutent à 20.000 francs. L’avance qu’on sollicite de moi représenterait, par elle-même, une diminution de bien-être notable ; il faudra que cette diminution soit compensée par la perception d’un surplus, d’un rendement qui y soit au moins égal.


23. Nous arrivons maintenant à un cas nouveau, dont l’importance pratique est très grande : le cas où les besoins comme les ressources demeurent les mêmes à travers le temps. Dans ce cas encore la capitalisation ne pourra avoir lieu que si elle doit donner un rendement.

Je suppose que mes ressources soient de 15.000 francs pour cette année et de 15.000 francs encore pour l’année prochaine, et que pour une consommation de 15.000 francs les derniers 100 francs dépensés doivent me procurer, cette année-ci comme l’année prochaine, une utilité que j’estime à M. Il s’agit pour moi d’avancer 1.000 francs pendant un an ? Je me verrais contraint de réduire mon bien-être, cette année-ci, de M + M’+M” +…, et je me mettrais à même d’ac-

    de conclure d’une augmentation ou d’une diminution des besoins satisfaits, entre un moment et un autre, à un accroissement ou à une diminution du bien-être. Mais il est clair que, dans un moment donné, satisfaire plus de besoins, c’est accroître son bien-être.