Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/82

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dans toute leur multiplicité les besoins, la demande sociale, alors on aura pour chaque espèce de besoins une échelle continue, pour chaque espèce de biens une dégradation continue de l’utilité.

De là il suit que l’énoncé de la loi du coût pourra être modifié, et que cette loi recevra une simplification notable. Cette loi disait : les biens du premier rang en place desquels d’autres biens peuvent être produits, ces biens, en tant du moins que l’utilité du dernier exemplaire qu’il soit possible d’en obtenir est inférieure aux utilités limites des autres biens du premier rang que l’on peut produire en leur place, et que l’on produit effectivement, ont pour valeur la moindre de ces utilités limites. Et maintenant je dis : les biens du premier rang en place desquels d’autres biens peuvent être produits, ces biens, en tant du moins que l’utilité du dernier exemplaire qu’il soit possible d’en obtenir est inférieure à l’utilité limite des autres biens que l’on peut produire en leur place, et que l’on produit effectivement, ont pour valeur leur, propre utilité limite, laquelle sera pareille à celles des autres biens.

37. Nous arrivons donc à ce résultat que la loi du coût qui, tout d’abord, paraissait s’opposer à la loi de la valeur-utilité — tout en découlant des mêmes principes que celle-ci — coïncide maintenant d’une manière parfaite avec cette loi de la valeur-utilité. Ces biens — nous avons vu quels ils sont — qui valent ce qu’ils coûtent ont toujours, comme les autres biens, leur valeur réglée par leur utilité limite. Seulement on observe que cette utilité limite est la même que celle des biens faits avec les mêmes éléments, obtenus avec les mêmes moyens. Et pourquoi en va-t-il ainsi ? Parce que les exemplaires des biens du deuxième rang qui sont susceptibles de recevoir plusieurs em-