Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/83

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plois se distribuent de telle sorte entre les divers emplois auxquels ils sont propres, que l’utilité limite soit la même pour tous les biens du premier rang qu’ils auront servi à créer : la production d’un bien du premier rang ne se limitera pas de manière à établir l’utilité finale de ce bien a 150, si d’autres biens existent en place desquels on pourrait produire une plus grande quantité des premiers, et dont l’utilité finale n’est que de 100.

En fait, cependant, on constate des exceptions à notre loi. Un instrument productif donne son produit seulement après une attente plus ou moins longue ; cet instrument productif est fabriqué avec des matériaux, avec des éléments qui auraient pu recevoir un autre emploi ; appelons A ces éléments, B les biens autres que l’instrument productif que l’on peut avoir avec ces éléments, C l’instrument productif, D le produit de cet instrument : que voudrait la loi du coût ? que les exemplaires de A se distribuassent en telle façon entre les deux emplois B et , que l’utilité limite de B fût la même que celle de D, que la valeur, par suite de B, de C et de D fût pareille. Or ce n’est pas là ce que l’on observe. Si la production de B et de C est instantanée, et que celle de D ne le soit pas par rapport à celle de C, B et C auront sans doute la même valeur, mais D aura une valeur supérieure. Et ainsi aux conditions déjà mises à l’application de la loi du coût il faudra, si l’on en croître l’expérience, ajouter une condition nouvelle : cette loi ne se vérifiera que lorsque les biens mis en présence auront demandé pour être produits le même temps ; un bien ne vaut ce qu’il coûte que lorsque la production de ce bien est instantanée, ou qu’elle demande le même temps que celle des biens qu’on pourrait produire en sa place ; il vaudra plus que ce qu’il coûte, c’est-à-dire que son