Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/88

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vité du capital une des causes de l’intérêt ; je la résume, en m’attachant à considérer les faits dans leur ensemble.

Lorsqu’on parle de la productivité du capital, on veut dire qu’en produisant des biens selon des modes non instantanés on peut, très souvent, obtenir plus de produit qu’on n’en obtiendrait, avec la même dépense, en produisant ces mêmes biens selon des modes instantanés. Or les avances, les opérations capitalistiques techniquement productives ne peuvent pas être toutes faites. Sans doute il y a des capitaux disponibles pour un certain nombre de ces opérations, je veux dire des capitaux qu’il n’en coûte rien à leurs propriétaires de dépenser. Mais ces capitaux une fois employés, il reste une multitude d’opérations à entreprendre ; et les capitaux qu’on y emploierait ne pourront être employés que s’ils doivent rapporter un surplus. Imaginons — contrairement à la réalité — que ces seuls capitaux soient employés pour lesquels on n’exige pas de surplus. Ces capitaux étant rares, en d’autres termes une partie seulement de ces emplois étant pourvus où s’affirme la productivité technique du capital, on verra la productivité économique du capital, nécessairement, résulter de sa productivité technique. Et sans doute dans la réalité les choses sont un peu plus compliquées : des capitaux sont employés qui exigent des intérêts ; un certain équilibre s’établit de ce qu’on appelle souvent l’offre et la demande du capital, équilibre tel que l’exigence du plus exigeant des capitaux employés soit satisfaite par le rendement de la moins lucrative des opérations capitalistiques entreprises. Mais cette complication ne change rien à l’essence des faits.

Ainsi — je le répéterai une fois encore — pour que l’intérêt des capitaux productifs apparaisse, il faut