Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/89

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qu’une condition se trouve réalisée, à savoir qu’il ne soit pas indifférent aux hommes d’entreprendre des productions instantanées ou d’en entreprendre qui demandent du temps, que du moins toutes les avances techniquement productives ne puissent pas être faites sans aucun sacrifice de la part des capitalistes. La « rareté du capital » est la condition indispensable de l’apparition de l’intérêt. Mais cette rareté étant posée, c’est la productivité du capital — dans bien des cas — qui pousse à capitaliser, c’est elle qui donne naissance à l’intérêt.

On voit dès lors ce qu’il faut retenir des critiques adressées par Böhm-Bawerk aux théoriciens de la productivité. Il y a dans ces critiques quelque chose de fondé. Les théoriciens de la productivité ont eu le tort de passer trop vite de la productivité technique du capital à la productivité économique, c’est-à-dire à l’intérêt, de ne pas être assez explicites, de ne pas montrer tout ce qu’il est nécessaire de montrer pour faire comprendre l’intérêt. Mais d’autre part il est impossible de suivre Böhm-Bawerk quand il nie que la productivité du capital soit une cause de l’intérêt[1].

40. Ce n’est pas seulement en tant que productif — au sens que j’ai donné à cette expression — que le capital engagé dans la production rapporte des intérêts.

Revenons sur l’exemple que nous examinions il y a

  1. Voir, outre les passages déjà cités, I, pp. 227 et suiv, — Quelle place Böhm-Bawerk a faite à la productivité du capital — puisque enfin il est trop évident qu’il faut qu’elle tienne une place dans une théorie de l’intérêt —, dans quelles difficultés il s’est embarrassé à ce propos et dans quelles erreurs il est tombé, on le verra au chap. VII, §§ 96 et suiv.