Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un instant. Cet exemple offrait une particularité : c’est à savoir que le bien du second rang qu’il s’agissait pour le capitaliste d’acheter, ce filet qui servait à prendre des poissons, coûtait une main-d’œuvre qui pouvait servir également, et qui servait à prendre des poissons d’une manière directe.

De là découlaient deux conséquences remarquables. La première, c’est qu’il était absurde de supposer — certains pêcheurs continuant à pêcher à la main — qu’il pût n’y avoir pas de différence entre le coût du filet d’une part ou sa valeur, égale à son coût, et d’autre part le produit du filet, qu’il pût n’y avoir pas d’intérêt : et ceci, pour la raison bien connue que dans le marché il ne doit y avoir qu’un seul prix pour une même marchandise. La deuxième conséquence, c’est que le taux de l’intérêt, l’excédent du produit du filet sur son coût, se trouvait fixé d’une manière rigoureuse, immuable. Faites varier le nombre des filets employés, introduisez la considération de ces variations du prix qui résultent des variations de la quantité du produit, si le rapport de ce que le filet produit à ce qu’il coûte reste le même pour la quantité, il restera le même pour la valeur ; et ainsi il est manifeste que le taux de l’intérêt est déterminé par avance ; ce taux déterminera à son tour le nombre des gens qui auront avantage, ou qui estimeront avoir avantage à acheter des filets, il ne sera nullement influencé par ce nombre[1].

Faisons maintenant une hypothèse autre. Choisissons un instrument de production qui produise autre chose que ce qu’on peut produire en sa place, ou, pour utiliser encore l’exemple de tout à l’heure, sup-

  1. Il en serait ainsi du moins s’il n’y avait qu’une industrie où la productivité du capital se manifestât.