Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/92

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qu’après le taux de l’intérêt réglé, et pour régler à leur tour, en tenant compte de ce taux, le nombre des filets fabriqués — ici contribueront à déterminer le taux de l’intérêt ; car elles feront qu’on préférera plus ou moins l’acquisition des filets à l’emploi instantané de la main-d’œuvre, et elles élèveront ou abaisseront en des sens opposés d’un côté l’utilité limite des poissons, de l’autre celle des produits instantanément obtenus avec la main-d’œuvre, le produit-valeur des filets d’un côté, et de l’autre côté celui des productions instantanées.

Ces différences toutefois n’empêchent pas que l’intérêt apparaisse dans le deuxième cas comme il est apparu dans le premier. La valeur des produits instantanément obtenus s’établit-elle à  ? la valeur du filet sera elle aussi de m, puisque ceux qui pratiquent les productions instantanées seront toujours disposés à faire des filets pour un prix de . Mais il faudra que les poissons pris avec le filet vaillent  ; car on ne voudra pas, en général, dépenser pour avoir, après une attente plus ou moins longue, un revenu de ou de , qu’avec la même dépense on pourrait s’assurer tout de suite.

On voit à quelle condition, ici, l’intérêt apparaît. C’est à la condition qu’on ne produise pas en trop grande quantité les biens d’origine capitalistique. Soit un certain bien qu’on ne produit qu’avec du capital. Si on en produit une quantité A, le prix s’établira tel que les capitaux employés à produire ce bien rapporteront une plus-value. Si on en produit une quantité plus grande, soit B, le prix baissera, et il n’y aura plus de plus-value. On peut compter, au reste, que la rareté du capital empêchera qu’on ne produise la quantité B ; on s’arrêtera, dans la production de notre bien, avant que la plus-value n’ait disparu.