Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/93

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41. Ainsi il n’est pas nécessaire, pour que le capital dans la production rapporte des intérêts, que ce capital soit « productif », qu’il serve à obtenir en plus grande abondance des biens qu’on peut obtenir sans lui ; il suffit qu’il existe des industries exigeant du capital qui, si elles ne se développent pas trop, assurent au capitaliste un intérêt. Cette condition remplie, on peut être certain que l’intérêt apparaîtra, que les industries en question ne se développeront pas à tel point qu’elles cessent de donner un intérêt aux capitaux qu’elles absorbent.

En fait toutefois c’est la productivité proprement dite du capital, bien plus souvent que la pseudo-productivité du capital, ou peut-être même toujours, qui engendre l’intérêt des capitaux engagées dans la production. Voit-on beaucoup d’industries que l’on ne puisse conduire que d’une façon, où il faille absolument du-capital et où en outre le rapport du capital qu’on engage à la quantité de produit qu’on retire soit immuable[1] ? Je me demande s’il en est une seule de telle. Dans les industries, dans les entreprises productives, des méthodes diverses peuvent être adoptées d’ordinaire, des organisations diverses établies, des instruments de plus ou moins bonne qualité employés ; ainsi le capital dépensé variera en mille manières, sans que la quantité du produit varie le moins du monde proportionnellement à ce capital ; et pour cette dépense de capital où on s’arrêtera, laquelle permettra d’obtenir une certaine quantité de produit,

  1. En effet, pour qu’on soit en droit de parler de productivité du capital, au sens propre de l’expression, il n’est pas nécessaire que dans une industrie on puisse soit employer du capital, soit ne pas en employer du tout ; il suffit qu’on puisse en employer plus ou moins, qu’avec des suppléments successifs de capital on ait des augmentations plus que proportionnelles du produit, Et dans la réalité c’est ainsi que presque toujours les choses se présentent.