Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/95

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importance théorique ; cela me conduit naturellement, en outre, à parler de l’intérêt que rapportent les biens durables de jouissance, et cela va nous permettre de comprendre cet intérêt.



42. En créant ou en achetant des biens de jouissance durables, on se met à même de bénéficier d’une plus-value. L’étude de ce cas va nous faire connaître la sixième et dernière cause pour laquelle les capitaux obtiennent un intérêt.

Je veux indiquer tout de suite en quelques mots pourquoi des biens de jouissance durables on tire un intérêt. Il y a ici quelque chose d’analogue à ce que nous avons trouvé dans le cas de la pseudo-productivité du capital. Les biens de jouissance durables rapportent un intérêt : c’est que ces biens sont plus utiles, si on ne les produit pas en trop grande quantité, que les biens que l’on produirait en leur place pour une consommation immédiate ; il faut en même temps, bien entendu, que le capital soit rare, que beaucoup de gens ne créent ces biens, qu’ils ne les achètent, qu’autant que par là ils doivent s’assurer une plus-value, un intérêt.

Prenons pour exemple les pianos. Je suppose que ces pianos ne demandent pas de temps pour être construits. Je sais qu’il n’en est pas ainsi, mais je veux simplifier mon exposé ; tant pour le rendre plus clair que pour ne pas risquer de tomber dans des confusions très fâcheuses, je ne veux pas considérer l’intérêt que réclameront les fabricants de pianos, en raison des avances qu’ils auront dû faire pour la fabrication de leurs instruments ; je ne veux considérer que l’intérêt exigé, et perçu, par ces mêmes fabricants, ou par les acheteurs des pianos, à raison du temps