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ANECDOTES ANGLAISES


Une page de roman.

Une pauvre repasseuse d’un village tessinois vient d’hériter d’une somme de 100.000 francs dans de curieuses circonstances.

Il y a dix ans, alors qu’elle était âgée de dix-huit ans, elle était employée dans un hôtel de l’Oberland. D’une rare beauté, elle attira l’attention d’un jeune Anglais en séjour, très riche, et qui la demanda en mariage. Les fiançailles eurent lieu, mais le père s’opposa à la conclusion du mariage. Il rappela son fils et fit remettre une somme de 5.000 francs à la jeune fille, qui la refusa en répondant que l’amour ne s’achète ni ne se vend. Elle avait pourtant bien besoin de cet argent, car elle entretenait sa vieille mère et trois frères et sœur.

Dans une lettre touchante, le fiancé prit congé de son amie en lui jurant une fidélité éternelle. Mais, comme il ne voulait pas désobéir à l’ordre paternel, il ne pouvait plus penser à un mariage. Cependant, quoique fils unique, il ne se marierait jamais et il dicterait dans son testament ce qu’il croyait être son devoir.

Or, l’autre jour, un notaire apprenait à la jeune fille qu’un officier anglais, tombé dans une bataille en Belgique, lui léguait une somme de 100.000 francs.

C’était son fiancé qui, mort au champ d’honneur, avait ainsi prouvé que dix ans de séparation n’avaient pas éteint ses premières affections.


Le sang-froid des Écossais.

Dans une tranchée, prés de X…, des Écossais subissent stoïquement le feu ennemi auquel, cette fois, des shrapnels se mêlent en supplément. Soudain deux soldats, deux simples privates, s’aperçoivent que le Français qui est attaché à leur bataillon comme interprète est assis à