Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de la presqu’île couperait certainement de toute communication avec le corps d’armée en marche ?

Carnac restait la seule position normale pour l’installation du matériel de réserve. Entre l’anse du Pô et la Trinité-sur-Mer, après comme avant le débarquement, la plage demeurait facile à occuper, facile à défendre. Or, l’observateur s’étonne en voyant que les chefs royalistes abandonnent une position commode, point menacée, et éminemment stratégique puisque, à l’heure première de la décision et de la logique, Carnac, habilement, devenait l’endroit choisi pour le débarquement des troupes et leur point d’appui, sur la flotte.

Quel délire pousse les royalistes à se refouler eux-mêmes, à s’emparer absurdement du Fort Penthièvre et à prendre position au delà de cet ouvrage fortifié ? Les émigrés sont dans la presqu’île comme des rats dans un piège, écrit Hoche. Heureuse expression, sans doute. Mais pourquoi les émigrés cherchaient-ils si volontairement la ratière ?

Dès lors, profitant sur le tard de fautes qu’il semble s’étonner de voir commettre, Hoche lassé de tant d’incapacité, Hoche, inquiet peut-être de sa retraite du premier jour, laquelle a toutes les apparences d’une condescendance, Hoche revient et pousse trois colonnes en avant.

Du terre-plein, autour du sémaphore, on suit aisément, dans l’espace ensoleillé, l’évolution de ces trois colonnes, dans le passé. Ménage, le long de la côte sauvage, commande la colonne de l’ouest. Celle-là, sans