Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/171

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» L’escadre anglaise est mouillée à deux lieues de Belle-Isle. Hier 8, le général qui commande cette escadre, envoya ici un parlementaire pour nous sommer de nous rendre et de reconnaître Louis XVII pour notre roi. »


Dans son numéro du 6 thermidor, le même journal donnait à ses lecteurs, une « copie authentique de la sommation du commandant de la flotte anglaise ».

On y lit cette phrase :


« … Je ne veux pas vous sommer de vous rendre aux armes victorieuses du roi d’Angleterre ; je viens vous proposer de reconnaître votre roi Louis XVII[1]. »

  1. En présence de tels documents, conçoit-on que L.-G. de Villeneuve-Laroche-Barnaud, qui avait fait partie de l’expédition de Quiberon, ait poussé le respect de la notification « officielle » de la mort de Louis XVII, faite par Sombreuil à Spithend, jusqu’au point d’oser raconter dans ses Mémoires, la sommation de Belle-Isle, dans les termes suivants :
    « Le capitaine Ellison n’ayant pas de troupes suffisantes pour une attaque, se borna à bloquer Belle-Isle. Il écrivit au commandant pour le prévenir du débarquement opéré sur la côte du Morbihan, de l’insurrection générale qu’il avait produit et il ajoutait : « Je vous somme de vous rendre aux armes victorieuses de Louis XVIII. Je vous offre l’alliance et la protection de la Grande-Bretagne, afin de mettre fin aux horribles calamités qui désolent votre patrie… J’ai à mon bord deux commissaires français investis par le commandant en chef des royalistes, de pouvoirs pour traiter, de concert avec moi, de tout ce qui peut avoir rapport aux intérêts de l’île en général et à ceux des particuliers, etc. Le commandant de Belle-Isle se borna à répondre qu’il se défendrait en républicain. »
    Il est à noter, pour la morale du récit, que les mots soulignés ici — ceux qui sont en contradiction formelle avec le texte du Moniteur, ceux qui dénaturent la vérité — sont en italiques