Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/183

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d’Avaray, Antraigues, etc., donnait ordre à d’Hervilly « de ne rien faire », de détourner l’expédition de cette côte armée et frémissante, vers la côte déserte du Marais vendéen, vers Charette. Ordre insensé, stupide[1]… »


Telle était en effet la véritable raison du dissentiment entre les deux chefs, dissentiment profond, inconciliable ; ils ne servaient pas la même cause.

Et c’était bien d’Hervilly qui servait la cause de Louis XVIII ; c’était lui qui avait le mot de l’agence de Paris. Et c’était bien contre Louis XVIII que travaillait Puisaye. Mais ce n’était ni pour le duc d’York, comme l’agence de Paris en avisait le comte d’Artois, ni pour le comte d’Artois, comme la même agence le mandait aux Comités de Bretagne ; c’était pour Louis XVII.

La preuve s’en trouve dans la proclamation qu’il fit à ce moment, après ce moment, distribuer et afficher partout[2].


Proclamation du général en chef de l’armée,
au Peuple français,

« Joseph, comte de Puisaye, lieutenant-général des armées du Roi, commandant en chef de l’armée catholique et royale de Bretagne, en vertu des pouvoirs

  1. Michelet, Histoire de la Révolution française, p. 1976.
  2. Vauban seul, au dire de Puisaye, en « distribua et fit afficher plus de mille exemplaires ». (Mémoires de Puisaye, t. 6, p. 41.)