Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

royalistes » pour organiser, le 11 juillet, cette cérémonie d’une seconde bénédiction des drapeaux, qui dut être célébrée à peu près à huis-clos, car on n’en trouve mention dans aucun des Mémoires contemporains.

Ce fut seulement quelques jours après, quand fut parvenue à Quiberon la réponse du Ministère britannique, qu’un comité particulier lança la circulaire au nom de Louis XVIII[1] et que le commodore Ellison fit sa seconde sommation ; ces deux actes sont du même jour, 18 juillet.

Cette réponse contenait-elle donc, comme on le publiait, l’avis d’une reconnaissance officielle par le roi d’Angleterre, de Louis XVIII, comme roi de France ? On peut sûrement affirmer que non, puisque le comte de Provence n’a jamais cessé de se répandre en plaintes acrimonieuses sur le tort que lui faisait et que faisait à la cause monarchique, telle qu’il la comprenait, le refus de reconnaissance.

Le secret des négociations qui furent poursuivies par le prétendant auprès des cabinets de l’Europe, sur cette question, si grosse pour lui, n’est pas encore sorti des armoires réservées des chancelleries. Mais, par l’examen des faits patents, il n’est pas impossible de déterminer dans quels sens elle fut, à ce moment, envisagée et traitée par le gouvernement anglais.

Depuis plusieurs semaines que l’avis était parvenu

  1. D’après les règles de l’organisation royaliste en Bretagne, le droit de faire une notification de ce genre n’appartenait qu’au Conseil général du Morbihan. Ce ne peut être que sur le refus de ce Conseil que le « bureau de correspondance de M. de Lantivy » s’arrogeait de tels pouvoirs.