Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/242

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son aile droite, composée des régiments Royal-Marine et du Dresnay et de six cents Chouans, avec deux pièces de canon ; l’aile gauche, qui compte à peu près douze cents hommes, dont un détachement du régiment d’Hervilly et un corps de Chouans, est sous les ordres du vicomte de Saint-Pierre-Méhérenne ; Puisaye accompagne cette colonne[1] avec Sombreuil, qui a voulu combattre en volontaire. Le centre est conduit par d’Hervilly en personne. Loyal-Émigrant marche en avant, en divisions séparées et ensuite en tirailleurs.

Le général Humbert, prévenu par ses vedettes, replie ses avant-postes et laisse les royalistes s’avancer en bel ordre jusqu’au pied des retranchements ; les tirailleurs de Loyal-Émigrant pénètrent même jusque dans les embrasures, où ils tuent quelques sentinelles, et s’exaltent à la vue du désordre que leur irruption paraît mettre dans le camp républicain. Mais Humbert, qui a calculé l’effet de sa feinte, démasque des batteries dissimulées et crible les assaillants d’une grêle de mousqueterie et d’artillerie. Les régiments Royal-Marine et du Dresnay, à qui d’Hervilly vient de prescrire un mouvement oblique de la droite à la gauche, reçoivent cette décharge à demi-portée de fusil. « Si le feu eût été dirigé avec une justesse ordinaire, — dit Vauban, — il eût été impossible qu’il se fût sauvé un seul homme de ces deux régiments. »

D’Hervilly, alors, ne trouve rien de mieux à faire

  1. Ainsi Puisaye n’a même pas de commandement ; il marche en volontaire comme Sombreuil.