Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/244

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tent à la poursuite, arrêtés cependant plusieurs fois par M. de Boissieux, à la tête d’une compagnie de grenadiers et par M. de Rotalier qui, auprès du corps de son fils, frappé à ses côtés, dirige stoïquement le feu des trois canons qui lui restent. Mais cette résistance ne pouvait durer longtemps et « il paraissait inévitable qu’amis et ennemis, tous n’entrassent ensemble dans les forts ».

Vauban et Warren qui, de la baie, suivaient toutes les péripéties de l’action, prirent des dispositions rapides. Vauban se fit débarquer sur la plage et se jeta dans les ouvrages avancés, pour protéger la retraite, et Warren, embossant tous ses bateaux portant du canon, en forma une batterie enfilant la falaise. Sans ce secours et « quelques minutes plus tard, — dit Vauban, — tout était fini et les forts étaient pris ce jour-là ».

Il était à peu près six heures du matin quand le combat prit fin. Hoche n’y avait pas pris part ; il arriva, après l’action, pour féliciter ses troupes et distribuer des récompenses. La journée était heureuse et glorieuse pour les républicains. D’après la relation officielle du lendemain, elle ne leur aurait coûté que 23 morts et 71 blessés. Ces chiffres sont certainement très inexacts, puisqu’il est constant que leur cavalerie avait été presque entièrement anéantie. Leurs pertes réelles étaient d’environ deux cents morts et quatre cents blessés ; mais ils pouvaient les estimer médiocrement en proportion du résultat obtenu[1].

  1. L’année 1795 des actes de l’état civil de Quiberon, — partie des décès — ayant disparu, il n’y a nulle trace de l’inhumation de tous ces cadavres. Il est incroyable combien ont disparu de pièces relatives à cette affaire.