Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/317

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« Sombreuil, dit-il, parut le premier ; après avoir déclaré son nom, son âge, l’époque de son émigration, il ajouta : « J’ai vécu et je mourrai royaliste. Prêt à paraître devant Dieu, je jure qu’il y a eu capitulation et qu’on s’est engagé à traiter les émigrés comme prisonniers de guerre[1]. »


Se tournant ensuite vers la garde qui l’entourait : « J’en appelle à votre témoignage, grenadiers, s’écria-t-il ; c’est devant vous que j’ai capitulé. » Tous les soldats présents, soit comme gardes, soit comme spectateurs, répondirent par une acclamation unanime, attestant que la capitulation avait eu lieu et déclarant qu’ils ne souffriraient pas qu’elle fût violée. C’est là une de ces scènes qu’un historien pourrait imaginer, à distance des événements, pour dramatiser son récit, mais dont personne n’aurait le pouvoir d’imposer la créance à toute la génération contemporaine, si elle n’avait pas eu lieu réellement.

Il faut bien, du reste, que dans le procès-verbal de cette Commission du 9 thermidor, se soient trouvées quelques mentions jugées compromettantes, car ce procès-verbal a été supprimé. M. de Closmadeuc le constate et en tire une conclusion vraiment inattendue :


« La minute des interrogatoires de cette première audience[2] n’existe pas dans le dossier. Nous n’y

  1. Hist. de la Vendée et des Chouans, t. 3, p. 233. Ce n’est pas le Beauchamp royaliste de la Restauration qui parle ainsi, c’est le Beauchamp républicain.
  2. Précisément la minute de l’interrogatoire de Sombreuil !