Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/369

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étaient combinés de telle sorte qu’on n’eut pas procédé autrement si l’on eût voulu rendre l’opération impossible.


« Au camp de Belleville, le 18 septembre 1795.

»Si j’eusse reçu vingt-quatre heures plus tôt, les avis que je reçois dans ce moment, j’avais un corps de 12.000 hommes d’élite réunis autour de moi et prêts à marcher pour une expédition qui a manqué. Je les ai renvoyés chacun à son poste. Il me faut donc recommencer un nouveau rassemblement qui emportera au moins six jours de délai…

» Si j’eusse eu l’avantage d’être instruit plus tôt du plan arrêté entre vous et les généraux anglais, ou, du moins, si le moment de l’exécution n’était pas aussi prochain, j’aurais pris la liberté de vous proposer un autre moyen et d’indiquer un autre lieu où le débarquement eût pu être effectué sans aucun danger[1]… »


Il est inutile de commenter cette correspondance.

Quand Charette, avisé depuis longtemps, qu’on se dirigeait sur Noirmoutier, avait su que le comte d’Artois était en vue des côtes, il avait fait un rassemblement pour seconder la descente. On aperçoit même

  1. Les termes de cette lettre sont extrêmement remarquables. Charette y parle des avis qu’il a reçus, du plan dont il a été instruit trop tard. La préoccupation y paraît visible d’éviter le mot ordres qui serait normalement convenable vis-à-vis d’une Altesse Royale, d’éviter tout ce qui marquerait et impliquerait une subordination complète et sans réserves.