Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/38

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en désignant pour cette place, Monsieur, comte de Provence.

» Les émigrés répétaient, comme des perroquets, que le sacrifice du Roi avait été jugé nécessaire ; qu’on ne voulait ni de la Reine pour Régente, ni de son fils pour Roi ; que les Princes étaient d’accord sur cela avec les Princes du sang et la haute noblesse : aussi l’Empereur n’a jamais voulu recevoir dans ses états le prétendant, Monsieur, ni son frère. »


Déjà dans le Journal des hommes libres, n° 111, du 23 février 1793, se trouvait une correspondance d’Allemagne, singulièrement significative :


« Villingen, 14 février. — Condé est parti pour se rendre à Vienne, où l’Empereur l’a mandé ; il a, avant son départ, proclamé roi l’enfant de Capet sous le nom de Louis XVII. De l’autre côté, les deux frères de Capet ont fait notifier à toutes les cours de l’Europe la proclamation de son successeur en même temps les nominations du comte de Provence à la régence et celle du comte d’Artois comme lieutenant général du royaume. — Le colonel Rall, ambassadeur des émigrés auprès du roi de Prusse, lui a annoncé cette nomination, et Sa Majesté prussienne a reconnu le nouveau roi, le régent et le lieutenant général. Il est connu cependant qu’on ne laissera point la couronne au fils de Capet et qu’on la réserve au comte de Provence. Reste à savoir si les Français lèveront le veto qu’ils ont mis sous ces beaux projets. »