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DU LANGAGE

— « Ah ! ! dit Marlot en faisant sauter l’or dans sa main, elle a donc coupé dans le mariage ? » — Champfleury. — « Vient du terme : faire le pont : plier légèrement les cartes a un endroit déterminé, de façon à guider la main de l’adversaire dans la portion du jeu où elle doit couper innocemment, secondant ainsi les vues de l’aventurier. L’expression est pittoresque. » — Mornand.
Couper la chique : V. Chique.
Couper la musette : Couper la parole. — Comme dans chanterelle et dans sifflet, la voix est assimilée à un instrument. — « Ta remontrance me coupe la musette. » — Chansons, Châteauroux, 1826.
Couper le sifflet : couper la parole, couper la gorge.

couyon, Couillon : Lâche, poltron. — Du vieux mot coion qui a le même sens (V. Roquefort), et qui est un diminutif de coy : tranquille, indolent. — Mazarin est souvent appelé coyon dans les pamphlets de la Fronde. — « Beaulieu, Cobourg en furent touchés De voir leur troupe à l’abandon Qui fuyoient comme des couillons Devant les patriotes. » — Mauricault, Chanson, 1794.

Couyonnade : Affaire misérable, action lâche. — Couyonner : Reculer au moment d’agir — Couyonnerie : Lâcheté. Du vieux mot coionnerie. V. Roquefort.

Cracher : Parler (Vidocq). — Mot à mot : cracher des paroles.

Cracher : Décharger. — Le canon crache la mitraille.
Cracher, Cracher au bassin ou au bassinet : Donner de l’argent de mauvaise grâce. — Allusion au bassin