Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/139

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Ces constructions en saillie sont situées sur le côté gauche et dans une étendue de 60 m. À partir de la rue Notre-Dame-des-Champs : elles devront reculer de 25 à 50 c. Les autres propriétés de la rue de la Grande-Chaumière sont alignées.

Chaumont (passage Saint-).

Commence à la rue du Ponceau, no 18 ; finit à la rue Saint-Denis, no 374. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

Ce passage a été ouvert en 1798, sur une partie de l’emplacement de la maison religieuse des Filles-de-Saint-Chaumont ou de l’Union-Chrétienne. Nous avons dit à l’article de la rue de l’Arbalète, en parlant du couvent de la Providence, que la veuve Pollalion, avait jeté dans cette maison les fondements d’une institution dont l’objet était d’instruire les jeunes filles nouvellement converties au catholicisme, et celles qui se trouvaient sans fortune et sans appui. Anne de Croze voulut suivre le bel exemple qu’avait donné la veuve Pollalion. Elle créa un nouvel établissement dont le but était d’étendre cette bienfaisante institution. Des lettres-patentes de 1673 autorisèrent l’établissement d’une nouvelle communauté. Plusieurs legs considérables permirent à ces religieuses d’acheter l’hôtel de Saint-Chaumont. Une partie de l’emplacement que cette propriété occupait se nommait au commencement du XVIIe siècle cour Bellot. — Melchior Mitte, marquis de Saint-Chaumont, l’acheta en 1631, ainsi que dix autres maisons voisines. Ayant fait abattre quelques années après ces anciennes constructions, il fit bâtir un hôtel sur ce vaste terrain. Les sœurs de l’Union-Chrétienne, par contrat du 21 août 1683, en firent l’acquisition moyennant 72 000 livres. Cette maison religieuse fut supprimée en 1790. Devenue propriété nationale, elle fut vendue en trois lots le 8 messidor an III.

Chausson (passage).

Commence à la rue Neuve-Saint-Nicolas, no 22 bis ; finit à la rue des Marais, no 27. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Ce passage a été construit en 1835 par M. Chausson.

Chauveau-Lagarde (rue).

Commence à la place de la Madeleine, nos 11 et 13 ; finit à la rue de l’Arcade, nos 6 et 8. Le dernier impair est 5, le dernier pair, 8. Sa longueur est de 59 m. — 1er arrondissement, quartier de la place Vendôme.

Une ordonnance royale à la date du 2 juin 1824 porte qu’il sera ouvert du côté septentrional de la place de la Madeleine, à gauche et dans la largeur de 10 m. une rue sous la dénomination de rue Chauveau-Lagarde, aboutissant au nouveau boulevart (Malesherbes). Une autre ordonnance à la date du 2 septembre 1829, décida que cette rue s’arrêterait à celle de la Madeleine. Cependant elle n’a été exécutée que jusqu’à la rue de l’Arcade. Elle a été livrée à la circulation dans le courant de février 1832. Toutes les constructions riveraines sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Les terrains sur lesquels cette rue a été ouverte provenaient de la maison conventuelle de Notre-Dame-de-Grâce, dite de la Ville-l’Évêque, dont la vente, comme propriété nationale, avait eu lieu en l’an VI.

Chauveau-Lagarde, avocat, puis conseiller à la cour de cassation, est mort à Paris le 19 février 1842, à l’âge de 85 ans. Il défendit Marie-Antoinette et Charlotte-Corday, devant le tribunal révolutionnaire.

Chemins (rue des Quatre-).

Commence au chemin de ronde de la barrière de Charenton ; finit à la grande rue de Reuilly. Pas de numéro. Sa longueur est de 428 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

En 1789 c’était un chemin sans dénomination. Le nom qu’elle porte aujourd’hui lui a été donné en raison des quatre branches du carrefour formé par cette voie publique, les rues des Trois-Chandelles et des Trois-Sabres. On ne voit qu’un petit nombre de constructions dans la rue des Quatre-Chemins. Depuis douze ans, plusieurs clôtures ont été établies d’après un alignement qui assigné à cette voie publique une largeur de 13 m.

Chemins de ronde.

Nous avons dit à l’article Barrières, que les fermiers généraux commencèrent dès 1784, la formation de la nouvelle enceinte de Paris. Ils firent l’acquisition d’une grande quantité de terrains nécessaires à l’exécution de ce vaste projet. Le premier contrat porte la date du 29 janvier 1787 ; le dernier est du 21 février 1791. Dans cet intervalle fut rendue l’ordonnance suivante dont nous transcrivons un extrait : « De par le roi, etc. — Sur ce qui a été représenté au bureau par le procureur du roi que sa majesté avoit ordonné qu’il seroit fait une nouvelle enceinte de Paris, dont une partie étoit déjà circonscrite par des murs et que le surplus seroit au plus tôt provisoirement achevé en planches ; qu’il seroit aussi fait un boulevard de 15 toises de largeur pour enceindre extérieurement cette clôture et qu’il seroit réservé 36 pieds de largeur au long et en dedans de la nouvelle enceinte pour former un chemin d’isolement qui pût se convertir par la suite en une rue et que sa majesté avoit encore ordonné qu’il ne seroit point élevé de constructions sur les terrains qui resteront hors l’enceinte, qu’à 50 toises de distance de la clôture ; et dans Paris qu’à 36 pieds de distance etc. Sur quoi vu le réquisitoire, la déclaration du roi du 10 avril 1783 et autres règlements, et ouï le rapport de maître Nicolas-Jacques Hébert de Hauteclair, trésorier de France, commissaire du conseil pour la direction du pavé de la ville, faubourg et banlieue de Paris, le bureau fait défenses d’élever ou de réparer