Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/148

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rue de la Juiverie. Leurs artisans, leurs fripiers occupaient les halles ou les rues malsaines qui y aboutissaient. Ils avaient leurs écoles dans les rues Saint-Bon et de la Tacherie ; leur synagogue était située dans la rue du Pet-au-Diable. Il ne leur était pas permis de paraître en public sans une marque jaune sur l’estomac. Philippe-le-Hardi les obligea même à porter une corne sur la tête. Défense leur était faite de se baigner dans la Seine, et quand on leur faisait l’honneur de les pendre, c’était toujours entre deux chiens qu’on mettait le patient. Sous le règne de Philippe-le-Bel leur communauté s’appelait societas caponum d’où provient sans doute l’épithète injurieuse de capon. Il y avait dans la rue de la Juiverie un marché au blé qu’on appelait la Halle de Beauce. Philippe-Auguste la donna à son échanson, qui la céda à Philippe de Convers, chanoine de Notre-Dame. — Un arrêt du parlement, à la date du 23 juillet 1507, ordonna l’élargissement de la rue de la Juiverie, suivant le second alignement du maître des œuvres de la ville. L’arrêt porte « qu’à cet effet les maisons de la dite rue seront retranchées de part et d’autre jusqu’à la largeur de trois toises deux pieds. » Dans cette rue était située l’église de la Madeleine. (Voir l’article de la rue de Constantine.)

Rue du Marché-Palu. — Elle dut ce nom qu’elle porta dès le XIIIe siècle, au marché qu’on y voyait de temps immémorial ; son surnom de Palu lui venait de l’humidité de son emplacement qui resta longtemps sans être pavé.

Une décision ministérielle du 26 prairial an XI signée Chaptal, fixa la largeur des rues de la Lanterne, de la Juiverie et du Marché-Palu, à 12 m.

Le 13 mai 1834, sur la demande des propriétaires riverains, le ministre de l’intérieur décida que ces trois voies publiques prendraient la seule et même dénomination de rue de la Cité. — Un arrêté préfectoral en date du 12 août suivant a prescrit la régularisation du numérotage.

En vertu d’une ordonnance royale du 21 mai 1843, la largeur de la rue de la Cité est portée à 15 m. pour la partie comprise entre la rue de la Pelleterie et celle du Marché-Neuf. Suivant cette ordonnance, l’exécution immédiate de l’alignement sur le côté des numéros pairs est déclarée d’utilité publique et le préfet de la Seine est autorisé à acquérir, soit à l’amiable, soit par voie d’expropriation, conformément à la loi du 3 mai 1841, les immeubles ou portions d’immeubles qui rentrent dans cet alignement. — D’après le tracé approuvé par cette ordonnance, les bâtiments nos 19, 23, 25, 27, 41, le mur de clôture de l’administration des hospices, 10, 12, 24, 26, 28, 30, 32, 36, 38, 40, 42, 46, 56, 58 et 60, ne sont pas soumis à retranchement. — Conduite d’eau : 1o entre le quai Napoléon et la rue de la Vieille-Draperie ; 2o depuis la rue de la Calandre jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Clairvaux (impasse).

Située dans la rue Saint-Martin entre les nos 106 et 108. Pas de numéro. Sa longueur est de 27 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Elle était bâtie en 1330 et formait une ruelle qui aboutissait à la rue Beaubourg. Les papiers-terriers de Saint-Martin, des années 1338 et 1355, en font mention sous le nom de Ruelle de la Petite-Troussevache. Les abbés de Clairvaux convertirent cette ruelle en impasse en faisant bâtir du côté de la rue Beaubourg un hôtel dont le nom rappelle ces religieux. Les abbés de Clairvaux cédèrent cette propriété aux moines de Rigny, qui la vendirent, les 19 mars et 12 avril 1788, avec d’autres bâtiments qui en dépendaient, au sieur Hussenot, marchand de dentelles, moyennant une rente foncière et non rachetable de 8 000 livres. Le sieur Hussenot obtint des lettres-patentes le 20 juin 1788, qui confirmèrent la vente faite par les religieux de Rigny. La largeur actuelle de cette impasse est de 2 m. 40 c.

Claude au Marais (impasse Saint-).

Située dans la rue Saint-Claude, entre les nos 8 et 10. Le seul impair est 1 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 46 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Mêmes étymologie et origine que celles de la rue Saint-Claude au Marais. — Une décision ministérielle à la date du 7 fructidor an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les constructions du côté gauche sont alignées ; celles du côté opposé devront, dans la partie voisine de la rue Saint-Claude subir un retranchement de 50 c. environ. Le surplus de ce côté devra avancer sur le sol de l’impasse.

Claude au Marais (rue Saint-).

Commence au boulevart de Beaumarchais, nos 73 et 75 ; finit à la rue Saint-Louis, no 52. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 186 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Elle a été ouverte en 1640 sur le clos Margot qui appartenait aux Célestins. En 1644, on y comptait plusieurs maisons. Elle doit son nom à une statue de Saint-Claude, qu’on voyait au coin de l’impasse ainsi appelée. Une décision ministérielle à la date du 7 fructidor an X, signée Chaptal, fixa la largeur de la rue Saint-Claude à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 8 juin 1834, cette largeur est portée à 10 m. Sur le côté des numéros impairs, les constructions de l’église du Saint-Sacrement sont alignées ; le surplus de ce côté est soumis à un retranchement de 3 m. 30 c. environ. Les maisons du côté des numéros pairs ne devront éprouver qu’un retranchement de 30 c. environ. — Égout entre le boulevart et la rue Harlay. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Louis jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).