Calvinistes, après la mort de Montbrun ; il triompha
dans le Dauphiné, et conquit plusieurs places importantes.
Henri IV, qui faisait grand cas de son habileté,
le nomma lieutenant-général de ses armées de Piémont,
de Savoie et de Dauphiné. Lesdiguières battit
le duc de Savoie en plusieurs rencontres : aux combats
d’Esparron en 1591, de Vigort en 1592, de Gresilane en
1597. Sa réputation devint si grande en
Europe que la reine Élisabeth avait coutume de dire :
« Si la France possédait deux Lesdiguières, j’en demanderais
un à Henri IV. » En 1622, Louis XIII
lui envoya l’épée de Connétable. Au siège de Valence,
Lesdiguières fut attaqué d’une maladie dont il mourut
en 1626.
Leu et Saint-Gilles (église Saint-).
Les religieux de Saint-Magloire permirent, en 1235, au curé de Saint-Barthélemy (paroisse de la Cité) d’établir dans la rue Saint-Denis une chapelle succursale. Dédiée à Saint-Leu, elle fut reconstruite en 1320 ; Henri de Gondi, cardinal et évêque de Paris, l’érigea en paroisse en 1617 ; on fit à cette église, en 1727, plusieurs réparations considérables. La charpente du clocher de l’horloge fut transportée la même année, de la tour sur laquelle elle était et qui menaçait ruine, sur une autre tour nouvellement bâtie. Cette opération bien difficile alors fut exécutée avec le plus grand talent par Guillaume Guérin, charpentier. Dans le temps qu’on faisait ces réparations, on détruisit une pierre qui se trouvait au second pilier à droite en entrant par la nef ; sur cette pierre étaient les armes et l’épitaphe de Jean Louchart et de Marie de Brix, sa femme. Ce Jean Louchart était un des plus fougueux ligueurs ; il dirigea les assassins qui massacrèrent le président Brisson, Claude Larcher et le président Tardif ; il fut aussi l’un des quatre factieux que le duc de Mayenne fit pendre dans la salle basse du Louvre, le 4 décembre 1591. En 1780, de nouvelles réparations furent faites dans le chœur de cette église sous la direction de M. de Wailly. Le sol du sanctuaire fut exhaussé et l’on pratiqua une chapelle souterraine dans laquelle on descend par deux escaliers. Cette église, supprimée vers 1790, devint propriété nationale, et fut vendue le 18 floréal an V. La ville de Paris, en vertu du décret du 20 juin 1810, a été mise en possession de cet édifice, suivant jugement du tribunal civil de la Seine, en date du 19 février 1813, moyennant 209,312 francs.
Licorne (rue de la).
On l’appelait, en 1269, rue près le chevet de la Madeleine, parce qu’elle passait derrière l’église de ce nom. En 1300 et même avant cette époque, elle était désignée sous le nom de rue As Oubloyers, en raison des pâtissiers ou faiseurs d’oublies qui y demeuraient alors. Elle prit, en 1397, le nom qu’elle porte encore aujourd’hui, d’une ruelle qui y aboutissait, et dans laquelle pendait une enseigne de la Licorne. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les propriétés situées aux quatre encoignures de la rue de Constantine et les maisons nos 7, 9 et 9 bis sont alignées. — Conduite d’eau depuis la rue des Marmousets jusqu’à celle des Trois-Canettes.
Lilas (impasse des).
Cette impasse est indiquée sur le plan de Verniquet. Elle doit son nom à une plantation de lilas. Elle n’est point reconnue voie publique. Sa largeur actuelle est de 3 m.
Lille (rue de).
Ouverte en 1640, sur une partie de l’emplacement du grand Pré-aux-Clercs, elle reçut le nom de rue de Bourbon, en l’honneur de Henri de Bourbon, abbé de Saint-Germain-des-Prés. — Un arrêt du conseil du 18 octobre 1704, qui prescrivit l’ouverture de la rue de Bourgogne, ordonna également que la rue de Bourbon serait prolongée jusqu’à cette nouvelle voie publique. Dans sa séance du 27 octobre 1792, le conseil général de la commune décida que la rue de Bourbon prendrait le nom de rue de Lille. Cette dénomination avait pour but de rappeler la vigoureuse résistance que les braves Lillois opposèrent, en 1792, à l’armée autrichienne. — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de la rue de Lille à 10 m. Une deuxième décision du 17 messidor an XI, réduisit cette largeur à 9 m. 74 c. Un arrêté préfectoral du 27 avril 1814 rendit à cette rue sa dénomination primitive. En vertu d’une ordonnance royale du 7 mars 1827, la largeur de 9 m. 74 c. a été maintenue. Conformément à une décision ministérielle du 1er septembre 1830, cette voie publique a repris le nom de rue de Lille. Toutes les constructions riveraines sont alignées. — Conduite d’eau dans plusieurs parties. — Éclairage au gaz (compe Française).
Limace (rue de la).
C’est sans doute la rue que Guillot appelle la Mancherie.