Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/473

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seront mis en vente. — Art. 2. Le plan annexe au présent arrêté sera suivi et exécuté dans toutes ses parties, et servira de base pour dresser le cahier des charges. — Art. 7. Tous les fonds provenant des ventes ordonnées par le présent arrêté seront versés dans la caisse du trésorier du gouvernement, à la charge de pourvoir à toutes les dépenses que nécessiteront ces travaux. Le ministre des finances et le gouverneur du palais sont chargés de l’exécution du présent arrêté. Le premier consul, signé Bonaparte. » — Le plan dressé le 2 frimaire an XI, par MM. Percier et Fontaine, donnait à la rue projetée une largeur de 10 m. Son nom du Mont-Thabor consacre le souvenir de la glorieuse bataille gagnée en Syrie, le 16 avril 1799, par les Français sur les Turcs et les Mamelucks. — Jusqu’en 1832 le prolongement de la rue du Mont-Thabor formait impasse dans la rue de Castiglione. Cette impasse a été convertie en rue conformément à une ordonnance royale du 28 mai 1832 qui porte : « Article 1er. MM. Casimir-Pierre Périer, Louis Barthélemy et Valery Chéronnet, propriétaires des terrains de l’ancien hôtel de Noailles, à Paris, sont autorisés à prolonger sur leurs terrains l’impasse Mont-Thabor jusqu’à la rue d’Alger, sur une largeur de 10 mètres, conformément au plan ci-annexé, à la charge, tant par ces propriétaires que par les autres propriétaires riverains, de se conformer en tous points aux clauses et conditions énoncées dans la délibération du conseil municipal de la ville de Paris, du 14 mai 1830, relative à la rue d’Alger, établie sur le terrain de l’ancien hôtel de Noailles. » — Ce prolongement a été immédiatement exécuté. Les constructions de la rue du Mont-Thabor ne sont point soumises à retranchement. — Conduite d’eau dans une grande partie. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Montyon (rue de).

Commence aux boulevarts d’Enfer et du Mont-Parnasse ; finit à la barrière du Mont-Parnasse. Pas de numéro. Sa longueur est de 300 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Elle a été ouverte en 1839 sur les terrains appartenant aux Hospices civils de Paris. Sa largeur est de 13 m. Cette rue, qui n’est pas encore classée parmi les voies publiques de la capitale, a été dénommée en vertu d’une délibération du conseil municipal du 22 mai 1840.

Antoine-Jean-Baptiste-Robert Auget, baron de Montyon, naquit à Paris, le 23 décembre 1733. À vingt-deux ans, il était avocat du roi au Châtelet. Successivement maitre des requêtes, conseiller au grand conseil, intendant d’Auvergne, de Marseille, de la Rochelle ; chancelier du comte d’Artois, Montyon émigra en Suisse, puis en Angleterre. De retour à Paris, en 1814, il s’occupa de plusieurs fondations d’utilité publique. Mais de tous les bienfaits de cette âme charitable, le plus grand, sans contredit, est l’établissement qu’il créa en faveur des convalescents des hospices.

Le 29 décembre 1820, la mort vint enlever Montyon aux malheureux dont il était le père. Son testament porte à trois millions huit cent mille francs ses donations aux hospices, et à un million deux cent soixante-quinze mille francs celles qui doivent servir à tous les prix qu’il avait fondés et que distribuent, chaque année, l’Académie française et l’Académie des sciences.


Moreau (rue).

Commence à la rue de Bercy, nos 13 et 15 ; finit à la rue de Charenton, nos 46 et 48. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 66. Sa longueur est de 494 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Elle doit sans doute cette dénomination à l’un des propriétaires riverains. On la trouve souvent indiquée sous le nom de rue des Filles-Anglaises, en raison du couvent ainsi appelé, dont les bâtiments bordaient une partie de cette voie publique. (Voir l’article de la rue de Charenton.) — Une décision ministérielle du 16 ventôse an XII, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 1e juin 1828 ont fixé la largeur de la rue Moreau à 12 m. Depuis 1831 cette voie publique a été considérablement élargie. Le numérotage des maisons situées sur le côté gauche est très irrégulier. Les propriétés ci-après sont alignées : nos 3, 7, 9, 23, 25, 27, partie du no 15, de 4 à 66. — Conduite d’eau depuis la rue des Terres-Fortes jusqu’à celle de Charenton.


Morgue (la).

Située quai du Marché-Neuf. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.
historique.

S’il faut en croire Vaugelas, cet écrivain d’un purisme si rigoureux, morgue serait un vieux mot français qui signifiait visage. À l’entrée des prisons, on trouvait autrefois un endroit portant le nom de Morgue, où l’on retenait quelquefois les prisonniers, au moment où on les écrouait, pour que les gardiens pussent bien voir leur morgue ou visage, afin de les reconnaitre en cas de tentative d’évasion. Plus tard, on exposa dans les Morgues, les cadavres dont la justice s’était saisie et qu’on voulait faire reconnaitre ; à cet effet, le public était admis à venir regarder par un guichet pratiqué dans la porte. À Paris, les corps inconnus furent exposés, jusqu’en 1804, dans la Basse-Geôle ou Morgue dépendant de la prison du grand Châtelet. À cette époque fut construit le bâtiment qu’on voit aujourd’hui à l’extrémité nord-est du pont Saint-Michel.

Ordonnance de Police du 9 floréal an VIII. — Cet acte intitulé : Ordonnance concernant la levée des cadavres, bien qu’il traite de beaucoup d’autres choses, entr’autres (art. 2 et 3) des secours à procurer aux cadavres qui donnent des signes de vie, et des primes à payer pour les noyés rappelés à la vie,